Cela fait un an que nous vivons dans notre « nouveau » chez-nous avec mes deux enfants, et nous y sommes bien. Je me sens en sécurité ici, loin des tensions et de l’inquiétude du passé. Même si je vais mieux, certaines démarches sont encore en cours et je dois rester forte. Je me dis souvent que le plus difficile est derrière moi, même si c’est loin d’être terminé.

Une rose pour accompagner mes larmes…

Je me rappellerai toujours de cette nuit de juin 2013, une nuit où j’ai eu l’impression de tomber dans un gouffre. Laissez-moi vous raconter :

Le plus difficile a été de devoir sortir la nuit, pour éviter les crises d’angoisse quand les mots violents et humiliants s’abattaient sur moi. Une nuit, je me suis retrouvée assise par terre, dans l’obscurité, les larmes aux yeux. Je me sentais tellement seule, ma seule compagnie étant une limace que j’observais silencieusement. Je me suis demandé si elle avait une vie plus facile que la mienne.

Puis, un passant promenant son chien m’a aperçue et, voyant mes larmes, m’a tendu une rose en me disant qu’il me trouvait jolie. Ce geste a réchauffé mon cœur. Pour la première fois, j’ai eu l’impression qu’il y avait encore de la beauté et de l’espoir, même dans la nuit la plus noire.

J’ai pris un moment pour immortaliser cette rose avant de rentrer, lorsque tout était calme. Le lendemain, je l’ai regardée, et j’ai vu toute sa beauté, comme un symbole d’espoir pour des jours meilleurs.

Ce dessin est pour remercier cet inconnu qui m’a donné de l’espoir. Je suis profondément reconnaissante. J’ai dessiné deux limaces, car au début j’en ai vu une, puis une deuxième est apparue. Les observer m’a aidée à être dans l’instant présent, à me concentrer sur ce moment et à me sentir mieux. À travers elles, je me suis dit que je n’étais pas seule. Cela m’a rappelé qu’il suffit parfois de demander de l’aide, d’ouvrir son cœur aux autres. Peu à peu, j’ai appris à déconstruire cette croyance que j’avais, inculquée par mon éducation : « Ne jamais déranger les gens. »